La Chouette d’Or a été retrouvée après 31 ans de recherches. Mais que diriez-vous d’essayer de résoudre la dernière énigme par vous-même ?
Max Valentin, le créateur du jeu, a précisé avoir mis des fausses pistes volontaires dans sa célèbre chasse au trésor. Nous allons vous fournir toutes les données nécessaires, avec des indices révélés progressivement. Découvrez si vous seriez tombé dans ses pièges ou pas !
Pour creuser au bon endroit, Max Valentin disait qu’il fallait trouver la « super-solution » : une étape finale secrète à déduire après avoir résolu les 11 énigmes du livre. Elle n’aurait pas été écrite explicitement, mais permettrait de passer des solutions obtenues à la localisation exacte du trésor.
« Super-solution » ne veut pas dire qu’elle est « super », mais juste qu’elle se situe au-dessus des énigmes principales. Il faut avoir résolu toutes les énigmes pour y accéder.
En 2009, Max Valentin décède, et c’est bien plus tard, en 2021 que Michel Becker, l’illustrateur du jeu va reprendre l’organisation. Il prend alors connaissance des solutions, et déclare :
« Grande émotion à la découverte du niveau d’élaboration des énigmes, et de l’ingéniosité de la super-solution. Nous n’avons pas toujours été d’accord lui et moi, mais là, je dis vraiment : « Chapeau Max ! ». L’emplacement de la cache est très précisément définit au cm près. »
Michel Becker, dans l’annonce de reprise du jeu
On peut vous dire que ça a attiré notre curiosité chez Un Trésor à Paris !! (d’autant plus qu’on aime beaucoup les chapeaux)
En tout cas nous allons avoir la chance de découvrir ça ensemble.
Les premières énigmes semblent pointer à trois reprises vers la ville de Dabo.
On y cherche d’abord un « navire noir perché », puis une « spirale à 4 centres » et enfin une « nef encalminée ». Toutes ces formulations pourraient décrire le rocher de Dabo, avec l’église Saint Léon perchée dessus :
Depuis cet endroit, la suite des énigmes fait chercher des « Sentinelles » à 8000 pieds, en se mettant dos à l’Ouest. En regardant côté Est, on trouve les « Bornes Saint-Martin » (BSM).
Il s’agit de 3 pierres anciennes avec des inscriptions, dont seulement l’une (la plus fine) est une borne. Mais s’agit-il vraiment des « sentinelles » que l’on cherche ?
Si ce sont bien elles, le trésor est sûrement enterré à proximité. Seulement pour creuser, il faut déterminer un « pile-poil » : un emplacement théorique très précis du trésor, que l’on déduit des énigmes. Les chouetteurs (ceux qui cherchent la Chouette d’Or) ont élaboré des théories en tout genre, et creusé de trèèès nombreux trous dans la zone.
Mais malheureusement, ça ne donne rien. Rien de rien. Vraiment rien.
C’est donc problématique, et cela incite à se remettre en question. A partir de là, les chouetteurs vont se diviser en deux groupes :
Alors d’après vous, Dabo… ou pas Dabo ?
Les Bornes Saint-Martin étaient donc bien les sentinelles recherchées.
Mais alors, où est enterrée la Chouette ?
Vous pouvez visualiser l’endroit :
Avec un casque VR, la modélisation 3D en photogrammétrie sur Sketchfab vous permet de marcher au milieu des pierres. C’est bien fait !
Et voici l’énigme de fin simplifiée : l’énoncé est dans les cadres verts, et le reste sont des informations complémentaires.
À ce stade, il est théoriquement possible de trouver la réponse. Mais honnêtement, il y a peu de chances que vous arriviez à trouver comment faire. En tout cas vous pouvez commencer à y réfléchir.
Au fur et à mesure de cet article, nous allons progressivement vous révéler la solution.
Interrogez-vous un peu à chaque étape, pour voir si vous arrivez à trouver certaines parties par vous-même.
La première question à se poser, et peut-être la plus difficile : « quelle méthode peut-on utiliser pour obtenir un point précis au cm près ? ».
C’est le premier déclic à avoir de la « super-solution ».
L’idée est de partir d’un point de départ précis (étape 1), choisir une orientation (étape 2), et avancer d’une certaine distance (étape 3) dans cette direction.
L’énigme ne le dit absolument pas, et donc il faut le deviner. Pas simple !
Pour commencer, l’étape 1 : quel pourrait-être le point de départ précis en question ? Comme notre pile-poil doit être précis au cm près, le point de départ doit l’être également.
On cherche un point qui représente au mieux les 3 sentinelles. Il faudrait donc une sorte de « centre des 3 pierres ».
Comment pourrait-on précisément définir ce centre ? (au cm près)
On a trois objets. Si on les représente comme des points, on pourrait imaginer le triangle formé par ces trois objets, et prendre ensuite son barycentre (la définition la plus classique pour le centre d’un triangle).
Pour chaque pierre, il faut donc définir un point précis. Pour ça, on les matérialise au sol, au milieu de la face de chaque pierre (la face est la partie face au centre).
Le barycentre est l’intersection des médianes. On peut le trouver sur place en plantant des piquets sur les points précis, et en tirant des ficelles.
Honnêtement, il n’est pas possible d’être précis au cm près. Les faces ne sont pas droites, et leurs extrémités ne sont pas très bien définies.
Pour information, c’est Michel Becker qui a introduit cette précision, car il soutenait que les solutions donnaient l’emplacement au cm près. Dans les solutions officielles, Max Valentin parle juste du « centre du triangle formé par les rochers de la Borne St Martin », et dit que la précision de l’emplacement est autour de 30 cm. En prenant le centre de façon approximative, cette précision est réaliste.
À présent l’étape 2 : comment déterminer une orientation ?
Pour avoir une orientation, l’idée est de se servir d’un repère qui va nous indiquer où se diriger.
Mais quel repère utiliser pour définir cette orientation ? Et vers où aller par rapport à ce repère ?
Le repère à utiliser, c’est l’église sur le rocher de Dabo, depuis laquelle on vient.
Mais ça n’est pas vers cette église qu’il faut se diriger.
Pour rappel, après nous être rendus à trois reprises au rocher de Dabo, nous sommes partis de ce point pour aller passer en revue les sentinelles.
Vers où est-ce logique de se diriger ?
Tel un chef faisant un passage en revue, on vient de l’église, on observe les sentinelles une à une, et on continue sa route, à l’opposé de l’église. Dans le jeu, il est beaucoup question de tracés sur la carte, correspondants à notre déplacement, et dans notre cas il fallait simplement continuer le tracé.
C’est sans doute pour ça qu’aucune indication n’était donnée sur la procédure « point – direction – distance ». En fait l’énigme nous amène à un endroit, on passe en revue les bornes pour savoir combien il faut avancer de plus, et on avance de cette distance.
Petit problème : à l’époque où le jeu a été créé, l’église était a priori visible. Mais dès l’arrivée des premiers joueurs, 4 mois après le début du jeu, elle était déjà cachée par la végétation.
Dans notre cas, comment faire pour connaître l’orientation sur le terrain sans voir l’église ?
Sur une carte, on peut calculer l’azimut depuis l’église vers les bornes (l’angle entre le nord et la direction des bornes).
Sur place, on peut alors utiliser une boussole, mettre le nord en haut et regarder où se trouvent les 16° pour aller dans cette direction.
D’après le film, le gagnant aurait carrément utilisé un drone. En pointant l’église, puis en tournant à 180°. Ça n’était pas nécessaire, mais c’est la classe !
À présent, il ne reste plus qu’à trouver précisément une distance, pour savoir de combien avancer.
Que peut-on utiliser pour trouver une distance ?
Il va falloir enfin se servir des chiffres de l’énigme !
Ces chiffres sont tous présents sur les bornes, et on pourrait penser qu’ils permettent juste de confirmer qu’il s’agit bien de ces bornes.
Mais ils sont quand même dans un ordre différent, et il ne s’agit que d’une partie des chiffres. En fait, pour trouver la distance, il faut s’intéresser à seulement certains chiffres de l’ensemble.
À quels chiffres doit-on précisément s’intéresser ?
Il faut comparer les chiffres des bornes avec ceux de l’énigme.
C’est quelque chose de classique en énigmes : comparer l’énoncé avec la réalité, et analyser les différences.
On regarde quels chiffres sont sur les bornes, mais pas dans l’énigme. En prenant une fois chaque chiffre.
On obtient cette liste : 4 2 3 1 8 2 8.
Elle pourrait former un nombre, mais il y a plusieurs ordres possibles suivant la façon d’ordonner les bornes.
Que faire de ces 7 chiffres ?
Avec ces chiffres, on peut en calculer la somme, ce qui donne 28.
Là pour le coup, ça n’est pas du tout une chose classique en énigmes. Mais c’est une des choses les plus simples à faire si on souhaite manipuler ces nombres (non ordonnés) pour en obtenir un autre qui soit le même quel que soit l’ordre.
Le nombre 28 tout seul n’est pas une distance. Pour ça, il faudrait une unité.
À quelle distance ce 28 pourrait-il correspondre ?
Dans le jeu, on a vu que l’unité était le pied, donc on prend logiquement cette unité.
Mais pas de chance ! Il n’y a rien d’enterré à 28 pieds, car ça n’est pas la bonne distance.
L’astuce suivante a été trouvée par le gagnant grâce à une aide publique de l’organisateur Michel Becker. Il a été question d’expliciter l’expression « passer en revue ».
Dans un « passage en revue » militaire, d’après Michel Becker, les chefs passent successivement devant chaque officier, en les regardant de face, sans vérifier les oreilles. Ils observent ainsi successivement chaque soldat.
Est-ce que, fort de ce constat, vous pouvez changer votre distance ?
Le nombre 223 étant sur le côté de la borne (comme une « oreille »), un officier ne le regarderait pas lors de son passage en revue. On ne doit donc pas en tenir compte dans notre comparaison.
Il ne reste alors plus que les chiffres 4 1 8 8 dont la somme fait 21.
Avec des pieds fixés dans le jeu à 33 cm, cela fait donc précisément 6.93 m.
Voici donc la solution finale :
On se place au centre des 3 bornes, on met l’église derrière, et on avance de 7 m.
Facile, non ? 😛
Eh voilà c’est bon, on a enfin notre pile-poil pour aller creuser 😃… mais c’est trop tard 😂
Dans cette solution, tous les éléments sont utilisés et permettent effectivement de trouver un point précis à l’endroit exact où creuser. La solution est donc valide. Cependant, son niveau d’interprétation est très élevé, et il n’est donc pas étonnant que personne ne l’ait envisagée en 30 ans.
Mais un point reste tout de même gênant :
Selon Michel Becker, dès qu’une personne aurait eu l’idée de cette solution, elle aurait immédiatement compris que c’était la bonne, et serait allée creuser sans hésiter. Or, pour beaucoup de chouetteurs, ce n’est pas évident du tout.
Mais notre question est la suivante :
Existe-t-il des alternatives tout aussi précises, utilisant aussi simplement les informations données par les énigmes ?
Eh bien pas tant que ça, finalement.
Alors oui, des solutions élégantes utilisant le schéma à l’arrière de la borne étaient interprétables pour déterminer un autre axe, mais cela complexifiait un peu. Et certes, on pourrait prendre comme point de départ le centre de la seule « vraie borne », celle carrée. À partir des bornes, on aurait pu se diriger vers le rocher de Dabo plutôt que de s’en éloigner. Le nombre 223 aurait pu être gardé… Mais le concept de « passage en revue », même s’il est compliqué à interpréter correctement, colle bien avec les choix de la solution proposée.
Cependant, même s’il y a une forme de cohérence, le niveau d’interprétation est tel qu’il est très difficile d’être sûr de son coup. Les étapes ne sont pas spécialement logiques, et seul le fait de creuser permet de confirmer sa solution.
Michel Becker avait annoncé que la logique du pile-poil confirmait avec certitude l’emplacement… mais il s’est visiblement trompé. Qu’en est-il du « Chapeau Max ! », du niveau d’élaboration des énigmes et de l’ingéniosité de la super-solution qu’il nous a vantés après avoir pris connaissance des solutions ? Il est revenu dessus à la fin du jeu :
Le jeu est loin d’être aussi beau que ce qu’on avait imaginé. Et j’ai souvent dit que les solutions proposées par les joueurs étaient souvent beaucoup plus belles, et je le maintiens. Mais je comprends la déception. Mais au-delà de votre déception, si on prend un peu d’altitude, vu par le grand public, cette histoire est complètement extraordinaire, ce final est complètement fou : il y a des milliers de gens qui avaient les pieds dessus ! On ne peut pas rêver une chasse au trésor plus extraordinaire que ça ?
Michel Becker, en débrief vocal avec les joueurs
Visiblement, il a donc un peu vendu du rêve sur les énigmes.
Vous l’avez compris, cette chasse était décidément très compliquée.
Si vous souhaitez vivre une aventure d’une journée, qui ressemble à la Chouette d’Or avec vos proches ou vos collègues, contactez-nous chez Un Trésor à Paris ! On propose de nombreuses chasses au trésor sur la capitale et, promis, nos énigmes sont moins alambiquées 😉
Et vous, que pensez-vous de cette « super-solution » ? Est-ce que vous la trouvez-vous aussi géniale que Michel Becker nous l’avait promis ? Vous avez réussi à trouver des choses par vous-même ?
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